Le rôle environnemental de l’herboriste

Je prends une pause dans ma série d’articles sur le stress et l’anxiété pour vous offrir, à l’approche du jour de la terre, un article de réflexion sur le rôle environnemental de l’herboriste… et vous inviter à mon inauguration officielle du jour de la terre!

Traditionnellement, l’herboriste ou la guérisseuse vivait à l’orée de la forêt, un peu en retrait des autres habitants, près des plantes qu’il ou elle utilisait. Un rôle souvent oublié ou méconnu de l’herboriste était justement d’incarner un pont entre la société et la nature, un lien vital qui permettait aux citadins de garder contact avec le monde sauvage. Pour ceux qui ne dépendaient pas directement de la nature pour leur survie quotidienne, l’odeur des plantes fraîchement cueillies ou séchées avec délicatesse évoquait un monde accessible, juste au-delà de leur horizon quotidien et des quelques maisons qui les en séparait.

Dans certaines cultures, le guérisseur donnait des nouvelles de la forêt aux villageois et leur prodiguait des conseils pour aider à maintenir l’équilibre : « il faudrait planter vos arbres à fruits dans tel secteur; éviter de couper par ici ou de chasser par là; le bosquet du sud pourrait être éclairci; ou il y a eu un chablis près de la rivière ». Il donnait aussi des nouvelles des villageois en cueillant ses plantes et orientait dès le moment de la cueillette la force de guérison qu’il voulait infuser aux plantes : « Untel est malade, il ne mange plus rien, je te remercie, gingembre ou pissenlit, de lui redonner son appétit; unetelle est trop triste depuis que son époux est mort, elle n’est plus tout à fait là, je te remercie rose ou millepertuis, de lui redonner goût à la vie et de ramener la partie d’elle qui a suivi son mari dans le pays des morts ».

Dans notre culture cependant, faire de l’éducation ou de l’activisme en environnement, c’est rejoindre un peu ce rôle et être herboriste, c’est beaucoup apprendre aux gens le respect de la nature, de la leur et de celle qui les entoure. C’est sans doute parce que je pressentais cette équation qu’avant de devenir l’herboriste, j’ai étudié en environnement, à la recherche de ce trait d’union entre nature et culture; entre écologie et santé. C’est justement pendant ces études que j’ai lu sur le sujet et que j’ai cherché comment jouer ce rôle dans ma vie professionnelle. J’ai par la suite réorienté ma carrière pour occuper cette place à mi-chemin entre la société et le monde sauvage.

Aujourd’hui, j’enseigne aux gens à respecter leur corps en respectant la nature. J’ai choisi un endroit à l’orée de la forêt pour bâtir mon herboristerie. Ça peut sembler contre-productif, trop loin des grands centres et de mon marché potentiel, mais quand les gens entrent dans mon local en bois, quand ils voient les champs et les forêts s’offrir à leur vue de la fenêtre, ils se mettent à respirer différemment et je sais qu’avant même leur avoir parlé, ils commencent déjà à guérir en rétablissant ce lien sacré avec la nature.

Quand on est herboriste, on a pleinement conscience que l’état de l’environnement est primordial pour la santé des gens. C’est pourquoi je souhaite célébrer le jour de la terre avec vous pour vous faire découvrir mon atelier d’herboriste thérapeute, les plantes que j’utilise, la nature qui m’entoure…. Le 22 avril 2018, venez célébrer la vie avec moi au 151 rang Guillaume Tell, à St-Jean-de-Matha de 10h à 17h. Au menu : dégustations diverses et conseils santé gratuits.

2 comments

  • Hélène Marcoux-Filion

    Bonjour Anaïs,
    Un petit mot pour te dire que j’ai beaucoup apprécié ta formation à l’Herbothèque le 7 juillet dernier. Cela est certainement lié au sujet qui m’intéresse, mais aussi beaucoup à la couleur tu donnes à ta formation et à la belle énergie que tu dégages.

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Anaïs de Valicourt

Passionnée par les plantes depuis l'enfance, j'ai toujours cherché à comprendre et utiliser leurs bienfaits. Après un diplôme en environnement à l'Université McGill, j'ai poursuivi ma formation en Écosse, obtenant un baccalauréat en herboristerie médicale de l'université de Wales en 2009. De retour au Québec, j'ai travaillé pour l'herboristerie La Maria, puis suis devenue herboriste thérapeute accréditée par la Guilde des herboristes. Depuis plus de 15 ans, je me consacre à la guérison par les plantes. J'ai aidé des centaines de personnes à améliorer leur santé, notamment en gestion du stress et des troubles nerveux complexes.

Anaïs de Valicourt souriante

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